EMPLOIS FILIÈRE BIOGAZ

Selon Biogaz Vallée, la filière biogaz en France a besoin de renforts pour soutenir les projets de méthanisation. Mais ces recrutements restent en attente de la finalisation de la PPE.

La première mouture de la PPE présentée fin février a suscité l’incompréhension et le mécontentement des professionnels de la filière biogaz en France. Car l’objectif de fournir 10% de la consommation totale de gaz grâce au biogaz a été abaissé à 7%. Et la filière en visait même 30%. Cet objectif nettement revu à la baisse n’est pas sans conséquence pour le secteur. Et les emplois qui devaient être créés dans la foulée sont en liste d’attente. C’est le constat réalisé par le cluster Biogaz Vallée qui regroupe près de 80 professionnels du filon tels qu’Engie, Gaseo ou encore GRDF entre autres.

Il faut dire que la PPE a automatiquement mis en file d’attente nombre de projets de créations de méthaniseurs. L’an passé, plus d’une centaine d’installations ont vu le jour et 80 unités en cogénération également. Soit près de 200 unités supplémentaires qui viennent s’ajouter au 788 existantes. De fait, les besoins en main d’œuvre sont déjà bel et bien réels. D’autant que nombre de projets doivent éclore en cette année 2019.

Pour Grégory Lannou, directeur de Biogaz Vallée « Avec le nombre de projets qui sortent et qui sont dans les cartons, nous aurons une dynamique d’emplois forte en 2019 ». Forte oui mais pour autant que la version finale de la PPE rehausse l’objectif de 7% à au moins 10%.

Des recrutements sur des postes qualifiés des métiers du biogaz

Grégory Lannou explique que les entreprises qui vont avoir de besoin de renforcer leurs effectifs sont celles «  positionnées sur le traitement du gaz et le suivi d’exploitation« En conséquence les profils les plus recherchés sont « les ingénieurs procédés de biogaz – en bureau d’études, chez un développeur ou un constructeur -, les responsables d’exploitation de site de méthanisation et les techniciens maintenance, détaille Jean-Philippe Burtin, directeur général du cabinet de recrutement Borea. Les profils recherchés sont à 70 % des ingénieurs et des profils Bac + 2, Bac + 3, en IUT maintenance pour les postes de techniciens.« 

Mais en l’état actuel de la PPE, l’heure est à l’expectative. Car cette belle dynamique de recrutements est conditionnée à la version finale de la PPE. En cause les objectifs décevants de la première mouture, tant sur la part du biogaz dans le bouquet énergétique français que sur la baisse des coûts : « Si sont maintenus les objectifs à la baisse et la réduction des coûts tels que prévus dans le projet actuel, le nombre de projets va chuter, certains projets en file d’attente pourraient ne pas voir le jour et l’emploi dans la filière pourrait stagner voire reculer”.