L’Association des agriculteurs méthanisateurs de France (AAMF) attire l’attention des porteurs de projet de méthanisation et des politiques sur la rentabilité « difficile, voire dégradée » des unités actuelles.
L’association, qui estime représenter près des deux tiers des unités agricoles du territoire, compte 60 agriculteurs méthaniseurs et 40 candidats à l’installation d’une unité. « Nos expériences concrètes depuis trois, quatre ans montrent que le résultat net est nul, contrairement à des communications optimistes, qui sous-estiment les coûts de réparation, maintenance et contrôles », a alerté Alain Guillaume, président de l’association, lors d’une information à la presse le 12 décembre 2014 à Paris chez Trame (association nationale de développement agricole et rural).
Les grosses réparations arrivent au bout de trois à cinq ans, et non pas sept ans, pour lesquelles il faut provisionner environ 4 % du chiffre d’affaires. Pour qu’une unité soit rentable, l’investissement doit être maîtrisé (inférieur à 7.000 €/kW installé), avec un temps de travail d’au moins 8.200 heures et un meilleur prix de rachat de l’électricité, ont résumé les agriculteurs méthaniseurs.
L’AAMF demande au gouvernement « la levée de plusieurs incohérences » et réclame notamment une fiscalité foncière moins forte, une prime supérieure aux effluents d’élevage, un statut pour faciliter l’épandage des digestats. Sans quoi, l’objectif de 1.500 méthaniseurs en France d’ici à 2020, inscrit dans le cadre du plan Energie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA), ne sera pas atteint.
Source : france agricole